L'imaginoir

Octobre

Octobre 1972-1989

Où étais-tu ce soir-là?
J't'aurais suivie n'importe où si seulement j'avais su qui
tu étais...Mais je connais personne dans cette ville
d'ailleurs où les corps se raidissent, alors je bois ma
bière au Café Birdland à 4 heures du matin quand
Paris met sa robe de jazz...
La peur, les trains, le temps clandestin j'ai perdu ma
voix dans le métro mais je m'en fous, quand les
lumières sont douces et la nuit est en transe...
C'est l'heure des promesses chuchotées sous les
lampadaires, c'est l'heure des fenêtres et des portes
fermées et j'ai envie de crier que je suis pas un fantôme,
Je suis là!
Ici!

Les yeux perdus dans l'acajou
Dans l'escalier, tes baisers fous
L'échiquier du plaisir
Qui ne veut pas rester en place
Éparpillé dans toutes les cités
Je marche jusqu'au fleuve
Je vois l'imaginoir...

Déchiré de lumière
Frappé de tous côtés
Saisi par le tonnerre
Blessé dans ta beauté...

Les yeux dans le lait de la lune
Je ne suis plus sans peur aucune
Car je sais que tu es là
Reste!
Ouvre-toi comme une aurore
À l'abri des météores
Toi que je ne connais pas...

Et je me rends sans condition
Sans but, sans carte, sans direction
J'attends la fin du livre
J'attends quelqu'un qui me délivre
Ne parlez plus
Rendez-moi mon silence
Mon pays de persistance
Dans le film de ma vie...

Déchiré de lumière
Frappé de tous côtés
Saisi par le tonnerre
Blessé dans ta beauté

Laisse!
Il faudrait qu'on me pardonne
Mais j'entends le ciel qui tonne
Et je parle peu ce soir
Va!
Tu sais bien comment je t'aime
Mais la chaleur est extrême
Et j'entends l'imaginoir!

Déchiré de lumière
Frappé de tous côtés
Saisi par le tonnerre
Blessé dans ta beauté

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