Sa mère ne l'aimait plus parce que son père,
il l'aimait trop.
C'fait qu'elle est tombée dans rue d'une bonne
poussée dans l'dos.
Elle a perdu l'fil de ses idées au bout d'l'aiguille
qui fait rêver.
On n'a pas tous une tendre enfance, elle c'était
plutôt d'la délinquance.
Elle n'a jamais trouvé de raisons pour expliquer,
pourquoi que dans une foule elle est toujours
isolée.
Elle n'a jamais trouvé de raisons pour expliquer,
pourquoi que des fois la vie est déjà toute tracée.
Sans un bon encadrement, elle peut pas être
sage comme une image.
Pour elle, changer d'foyer d'accueil, c'était
juste changer un peu sa cage.
Tout ce qu'elle voulait c'était sa chance, un
p'tit coup d'main pour faire sa place.
Mais le coup de main y'en a plusieurs qui
voulaient juste y mettre dans la face.
C'fait qu'elle a grandi dans rue, dans l'fond des
ruelles sans issue:
la société des allumés qui vivent de la misère
qui tue.
Dans la vie tout se vend, tout s'achète, et y'a
bien plus d'acheteurs qu'on pense.
Y'en a plusieurs qui fixaient l'prix de sa
délinquance.
Refrain
C'est l'genre d'histoire que l'monde aime bien
avec une belle fin prévisible.
À voir quelque chose tous les matins ça finit
par être invisible.
Mais j'pense que je vais vous décevoir, c'est
pas ma faute c'est son histoire.
Moi j'fais juste la raconter, c'est elle qui décide où aller.
Sa mère n'la connaît plus parce que son père,
il l'aimait trop.
Pis c'est comme ça qu'elle a su comment
qu'on sauve sa peau.
Elle a repris au fil des années tout ce qu'on lui
avait enlevé.
Elle a compris qu'on fait sa chance, on
n'attend pas qu'les autres y pensent.
Elle a trouvé toutes les façons pour se cacher.
Maintenant dans une foule elle est toujours
dissimulée.
Mais elle n'a jamais cherché d'façons pour
oublier.
Elle regarde le monde autour, des fois, pour
se rappeler.