Une rivière humaine piétine
les fleurs que je vois
Pour courir au massacre,
héros déchaînés
Pourtant aimés, aucun
de vous ne joue au soldat
Vous n'écoutez seulement que
vos maîtres et les ordres donnés.
Cibles en mouvement
pour tireurs aux abois
Courant aveuglément
dans ces champs meurtriers
Attendant au loin le prochain éclat
Sur ta voie, de la prochaine
balle tirée
Déjà vingt ans, né pour tuer
Encore un enfant, mais bien décidé
Totalement moulé
Sans personnalité
Assoifffé de haine,
abreuvé de peur
La fièvre dans les veines,
moralité en pleurs
Poings crispés
Jusqu'à son heure
Derrière ces armes
que tu entends vomir la mort
Tu es le glorieux assassin
d'une patrie
N'ayant plus aucune chance
de te voir évoluer
Au coeur de cette guerre
insensée qui est la vie
Peu à peu, tes souvenirs
se sont noyés
Tu côtoies la mort, la chance
comme seule amie
Réalisant maintenant
que tu n'as ni futur ni passé
Ce sera donc seul
que tu chargeras ton fusil