Dans le Sud de la Louisiane,
Dans le bois d'Attakapas,
Où la rivière rejoint la levée,
Planté dans l'anse est un gros chêne vert
Au bord du Lac Bijou;
Dans son feuillage,
Où les branches font leur crochet,
Les hirondelles reviennent chaque printemps,
Ils se réfugient dedans ce chêne vert
Au bord du Lac Bijou;
Tourne, tourne dans mes bras,
Tiens moi serré encore;
Reste avec moi, en bas le chêne vert
Au bord du Lac Bijou;
C'était l'année de cinquante et sept,
La première fois je les ai vus,
Les deux ensemble se bâtir un nid
Au bord du Lac Bijou;
Ils revenaient quand l'hiver était fini,
Je les appelais Pierre et Marie;
un grand monsieur noir comme la nuit,
Sa demoiselle avec lui.
Pendant le carême ce dernier mois d'avril,
Je lui ai vu une dernière fois,
Un oiseau seul posé sur sa branche
Au bord du Lac Bijou.
Il restait tranquille, son coeur après se casser,
Guettant du matin au soir,
Jusqu'au dimanche qu'il est parti aussi
Du bord du Lac Bijou.